Chroniques d'un rêve enclavé

Résumé

(4e) « Le Dogme est une hiérarchie qui entend ordonner le monde à sa convenance, sous prétexte que l'individu n'en est qu'une infime partie. Alors il dicte ce qu'il convient pour chacun sans qu'il revienne à tous la même part. Il flatte les puissants afin de croître dans leur ombre. Il rassure les faibles afin qu'ils s'en tiennent à leur impuissance. Le Dogme est une machine à conserver le monde en l'état. Qui, à part les puissants, peut s'en contenter ? »

Face aux rois, aux nobles, au clergé, à une Ghilde obsédée par sa richesse, les habitants de Macil, accablés par le poids de l'impôt, luttent contre la famine et les pillards. Sur la Colline, quartier de cette cité médiévale, règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle. Un curieux pèlerin, vagabond visionnaire que les Collinards appelleront « Parleur », va y introduire les rêves de justice d'un poète assassiné.

Le début...

Il est arrivé un matin, au petit matin, le cinquième jour de la fermentation, quand le miel prend sa première amertume. C'était l'Année des Feux de Pierre, les vignes appelaient l'eau de tous leurs raisins, l'été n'en finissait pas de rogner l'automne. C'était l'année où le Prince adouba son aîné, l'année où il lui confia la ville pendant qu'il guerroyait pour son Roi sur d'autres rivages. Jamais les mères n'avaient pleuré autant d'enfants, jamais les épouses n'avaient perdu autant de maris, jamais n'avaient-elles été autant souillées. Sale année.